• Virtual love 8

    De petites lueurs orangées ne cessaient de trembler pour apporter un peu de luminosité à cette pièce étroite sombre et poussiéreuse qui contenait, en guise de sol, un parterre de paille et de petites pierres tombées des murs dégradés. D’après le peu de lumière, on pouvait deviner qu’aucune fenêtre n’avait été installée. Une silhouette se tenait près des flammes. Elle gigotait et se débattait pour surement essayer de se déplacer librement mais des chaines clouées au mur lui empêchaient tout mouvement en faisant résonner leur choc métallique. La forme en question semblait être un homme aux cheveux blonds ébouriffés par le manque d’hygiène. Au cœur d’une très légère barbe, l’on pouvait voir une dentition si blanche qu’elle reflétait l’ombre des bougies. Ses lèvres étaient droites et légèrement gonflées. Il respirait par la bouche assez bruyamment mais de façon régulière.

     

    Au rythme de son souffle, des pas résonnèrent au loin, devenant de plus en plus sonores. Les yeux bleus du prisonnier pétillèrent alors, malgré sa frange qui les cachait à moitié, lorsqu’un homme apparut derrière de gros barreaux de fer. Ses yeux verts étaient tout à fait voyants, bien que l’obscurité règne derrière lui. Un sourire malicieux se forma sur son visage. Un rire machiavélique parvint aux oreilles de l’autre homme.

     

    -On fait moins le malin ici, à ce que je vois ! J’aurai tellement voulu en finir avec toi la dernière fois… Mais si je l’avais fait, mon plan n’aurait pas fonctionné si merveilleusement et la jeune Inorays ne m’aurait pas suivit.

     

    Le prisonnier se força à regarder son interlocuteur dans les yeux. Son regard noir essayait d’intimider son ennemi mais en vain. Il était totalement impuissant. Ses mots étaient produits à la fréquence de ses expirations.

     

     -Ton plan ? Où est Solène ?

     

     -Hum… Je pense que te le dire ne serait pas un problème puisque tu ne devrais pas tarder à mourir, ricana l’individu, soit. Vois-tu, cette Inorays possède un secret très intéressant. Je suppose que tu es au courant de la rumeur qui circule ? Mais nous autres, Altirys, pensons qu’elle peut faire bien plus que changer son niveau. J’ai tout simplement été chargé de découvrir tous ses mystères… Et il me fallait un appât pour l’attirer jusqu’à moi, donc tu connais la suite.

     

    -Comment ? Qu’en avez-vous fait ?!

     

    Le souffle de l’Inorays était de plus en plus fort et rapide. Les chaines ne cessaient de s’entrechoquer. Il tremblait en imaginant la réponse qui allait lui être donnée…

     

    -Elle est ici, à l’intérieur même de ce château, dans mes appartements. Je la gâte comme une princesse pour arriver à gagner sa confiance. Lorsque je l’aurais totalement, elle me dévoilera ses secrets… Et c’en sera fini pour vous, Inorays ! 

     

    -Si jamais tu lui fais quoi que ce soit… TU LE REGRETTERAS !!!

     

    Les murs vibrèrent au son de son hurlement. Les chaines devenaient de plus en plus folles et allaient jusqu’à faire quelques petites étincelles dans leurs entrechocs. Tolarys se débattait comme il pouvait, tirait sur ses liens de toutes ses forces et se laissa tomber en baissant la tête. En imaginant son ennemi faire du mal à Solène, une larme discrète roula sur ses joues. Elarios, qui n’avait cessé de sourire en admirant le spectacle qui s’offrait à lui, en rajouta plus à la folie de son prisonnier.

     

    - Et comment comptes-tu m'en empêcher ? Tu es enchainé derrière les barreaux je te rappelle.

     

    Tolarys serrait les dents. Ses poings se crispèrent jusqu’à faire saigner la paume de ses mains. Dans un dernier soufflement qui ne laissait en aucun cas faire sortir sa colère, ce qu’attendait justement l’Altirys, il jeta.

     

    -Va-t-en ! Tu n’as aucune raison d’être ici.

     

    -C’est vrai, répondit calmement Elarios, mais te voir souffrir est un réel plaisir tu sais ? Ta rage ne fait que me rendre plus fort et j’aime ça, la puissance !

     

    Le prisonnier ravala sa salive et ne dit rien. Il préféra ignorer son adversaire plutôt que de le nourrir une fois de plus. Elarios le comprit et, en un éclat de rire, disparut du champ de vision de Tolarys. Il traversa un couloir aux murs semblables à ceux des cellules mais rempli de chandelles permettant ainsi d’accéder facilement à un petit escalier. Arrivé en haut de ce dernier, l’Altirys regarda doucement le nouveau couloir dans lequel il était en essayant de s’habituer à la forte luminosité. Il fixa plus particulièrement une forme appuyée contre le mur. L’étrange personne était cachée par une longue cape, et son visage, recouvert par une capuche aussi sombre que le reste de l’habit.

     

    Elarios se dirigea vers lui à pas lents. L’intrus recula alors maladroitement de quelques mètres en perdant l’équilibre. L’Altirys en profita pour le plaquer contre le mur, lui prendre le cou et retirer sa tenue d’un geste brusque. En voyant les vêtements verts que portait le traitre, son premier réflexe fut de sortir son poignard et de jeter la personne, figée, à terre. Cette dernière ne perdit pas de temps pour se mettre à genoux et implorer Elarios qui avait remplacé son poignard par une épée et s’apprêtait à frapper.

     

    -Tu as quelques secondes pour m’expliquer ce que tu venais faire ici avant que je ne te tranche la tête ! s’exclama son agresseur.

     

    -Ce… Ce n’est pas ce que vous croyez, s’empressa de répondre l’intrus, je… Je ne suis pas totalement un Inorays, enfin si mais je… Je les ai trahis. Je suis ici pour travailler pour les Altirys… Je veux devenir Altirys !

     

    -Les Inorays ne sont pas admis parmi nous… Et encore moins les traitres !

     

    Elarios toucha le cou de l’Inorays du bout de sa lame. Celui-ci senti la mort très proche de lui…

     

    -Arrêtez... Je... J'ai appris que vous cherchiez une fille Inorays qui possèderait d’étranges pouvoirs... Je... Je la connais. Je pourrais vous révéler des choses intéressantes sur elle si vous voulez !

     

    Elarios fronça les sourcils, peu convaincu.

     

    -Trop tard, on a déjà exécuté notre plan !

     

    -Et s'il ne marche pas ? Alors vous perdrez l'homme qu'il vous fallait !

     

    La lame de l’épée s’éloigna de l’Inorays et revint lentement vers son fourreau. Elarios souleva violemment l’homme par le bras et l’emmena droit vers la grande porte de bois. Après avoir vite fait frappé, il entra sans aucune gêne et força son nouveau prisonnier à se prosterner devant des marches sur lesquelles se tenait le chef des Altirys, peu satisfait par son interruption.

     

    -Qui est-ce ? demanda-t-il un peu frustré par ce qu’il venait de se passer.

     

    -Il va vous l’expliquer lui-même, lança Elarios ne quittant pas des yeux l’Inorays.

     

    Le chef posa un regard curieux sur le prosterné et attendit. Celui-ci, qui ne cessait de trembler, lui raconta ce qu’il avait dit à Elarios en lui proposant de travailler pour lui. L’homme à la cape noire réfléchit à sa proposition mais n’était pas convaincu lui aussi. Un Inorays qui voudrait subitement rejoindre les Altirys était bien trop suspect.

     

    - Si tu veux travailler pour moi, prouve-moi ta confiance et ta loyauté envers les Altirys !

     

    -Comment dois-je le prouver ?

     

    Le chef éclata de rire devant la volonté de l’Inorays.

     

    -C’est très simple ; tue le chef des Inorays, celui qui s'appelle Péraulas. Et rapporte-moi sa tête ! Ensuite, je serais sûr de ta confiance et je t'accepterai en tant qu'Altirys.

     

    L’Inorays était stupéfait. Il devina très vite que cette mission était tout à fait impossible, que les Altirys ne voulaient pas de lui. Dans tous les cas il voulait vivre. Alors au moins gagner du temps lui sera favorable. Et s’il devait tuer son propre chef pour avoir la vie sauve il le ferait. Son courage était bien trop bas pour refuser quoi que ce soit qui lui permettrait de le sauver.

     

     

     

     

    (Point de vue d’Éralius)

    Mon inquiétude d’agrandi de plus en plus. Je n’avais pas revu Solène depuis sa disparition. Peut être qu’elle était morte ? Non, mon instinct me dit qu’elle est toujours en vie ! Mais où est’ elle ? Que devient’ elle ? On a sûrement dû l’enlever elle aussi ! Il faut à tout prix que je la retrouve. Je lui ai promis que je l’aiderais, je tiendrais ma promesse… Jusqu’à ma mort ! Solène, c’est une amie très mystérieuse pour moi. Elle vient de l’autre monde, celui dont les humains ne combattent pas entre eux… Celui dont les humains sont heureux… Ils ont peut être fait de notre monde un simple jeu mais ne connaissent pas les dégâts de leur bêtise ! Ils croient que quand on attaque un ennemi, on n’a aucune douleur et que l’on va le tuer à coup sûr. Ce qu’ils ne savent pas c’est que plusieurs habitants de leur monde ont déjà atterris ici et que je les ai vus… Je leur ai parlé avant qu’ils se fassent tuer par des Altirys…

    C’était il y a longtemps, je venais à peine de passer le niveau 5. Je devais avoir 9 ou 10 ans à cette époque ! Je me dirigeais tranquillement vers mon village où, Zoldatrak, mon entraineur, m’attendait pour pouvoir m’attendre une nouvelle attaque que je réclamais depuis tout petit. Hélas, les Altirys voulaient se battre jour et nuit. Ils ne nous laissaient pas une minute de tranquillité ! Ils voulaient nous tuer tous ! Un gros groupe d’Altirys encerclait le village et le massacrait. Heureusement, je savais où me réfugier ; dans les buissons de baies rouges tout près d’un lac dans lequel, personne n’allaient. Je sautais donc dans ce buisson lorsque je tombais sur un Inorays. Celui-ci sursauta, sortit son épée avant de s’apercevoir que, moi aussi, je faisais partit des Inorays. Il rangea son épée en rigolant et s’accroupit dans MA cachette. Je ne dis rien, à la fois mécontent et heureux d’avoir un partenaire attendre la fin de l’invasion avec moi. Mais il n’était pas seul, un autre nous rejoignis. Je me présentais avec le plus de politesse que possible puis j’attendis qu’eux aussi se présentent.

    -Moi, je m’appelle Tom et voici mon ami Pierre. T’as vu comment ce jeu est trop cool ! On s’y croirait vraiment ! Pourvu que mon ordi ne beug pas… Il beug souvent et c’est énervant !

    Moi, bien sûr, je ne comprenais pas un mot de ce qu’ils disaient ! Je me demandais s’ils n’étaient pas un peu bourrés… Soudain, des Altirys arrivèrent. Ils auraient pu passer sans nous voir si le triple idiot de Tom n’avait pas sortit son épée et ne l’avait pas attaqué ! Sur le moment, les Altirys restèrent figés de voir Tom les attaquer. Ils devaient penser que ce gars était fou. Mais si c’était le cas, j’aurais été d’accord avec eux pour une fois ! L’un des Altirys rigola, sortit son épée et, d’un coup, lui trancha la tête. Je fermais les yeux, terrifié à la vue de ce terrible spectacle. Même si se n’était pas la première fois que je voyais des choses aussi horribles que celle-ci, je préférais ne rien regarder. Quand je rouvris les yeux, le groupe était partit. Je me retournais pour dire à Pierre que la voie était libre sauf que… Pierre avait disparut ! Je regardais partout, aucune trace de lui ! Bah, ce n’était pas bien grave, il avait dû profiter de la scène pour s’enfuir… Ou peut être s’est’ il fait tué lui aussi…

     

    Je repris mes esprits. Penser au passé était interdit dans notre monde ! On pouvait se faire sanctionner pour ça. Solène était quelque part dans cette contré, et elle est sûrement dans le château. Elle doit être prisonnière avec Tolarys. Il faut que j’entre dans ce maudit château quoi qu’il arrive. Je pris la sacoche de Solène et la regarda longtemp. Je ne devais surtout pas l’emporter. Si les Altirys trouvaient cette feuille magique, ils seraient invincibles. Je creusais un trou dans la terre, près d’un arbre assez grand et assez bizarre pour que je le reconnaisse si jamais je revenais avec elle, et y enterra la sacoche. Je le recouvrais et me dirigeais vers le château. Mais comment allais ‘je faire pour rentrer ? La seule solution était de me laisser capturer. Quand se sera fait, je retrouverais Tolarys et Solène en prison et, ensemble, nous nous échapperons. Ma conscience me répétait que j’étais fou, qu’il ne fallait pas que j’y aille… Que je pouvais me faire tuer sans pitiés…

    Je marchais lentement, pensant à la folie que j’étais en train de faire. J’avançais lentement vers l’entrée, profitant de ce qui pouvait être mes dernières minutes… Attendant le gong final, celui qui criera Inorays ! Celui qui me livrera. Plus j’y pensais, plus j’étais angoissé… Et ce gong arriva. Je n’y fis même pas attention, tellement j’étais angoissé ! On me poussa violemment à terre. Je ne protestais pas, ce qui inquiéta les villageois Altirys. Quelques uns voulurent me tuer alors que des plus sages voulurent attendre qu’un supérieur arrive et prenne lui-même une décision. Ils me mirent les mains dans le dos et me les attachèrent. Soudain, l’un des villageois arrivait avec ce chevalier Altirys qui avait capturé Tolarys. Celui-ci n’avait guère de pitié. Si je m’en sors, c’est que j’ai beaucoup de chance ! Il s’approcha de moi, s’accroupit et me murmura dans l’oreille.

    - Que fiches-tu ici ?! Tu veux te suicider au lieu de rentrer chez toi ?!

    Je respirais lentement, évitant de m’énerver.

    -Tu sais très bien pourquoi je suis là.

    Il sourit et rigola. Je savais que mon idée était totalement idiote mais qu’elle fonctionnerait. L’Altirys savait que je voulais récupérer Solène et Tolarys. S’il avait rigolait, ça voulait dire qu’ils étaient vraiment dans le château. Je fus stupéfait qu’il n’ait même pas essayé de regarder son épée. Il devait me tuer normalement…

    -Tu es très courageux, paysan Inorays, de vouloir les libérer seul ! J’admire ton courage, dommage, tu ne pourras les récupérer. Je devrais te tuer sur le champ car tu es un Inorays et que tu pénètre en territoire ennemis mais… Tu es trop faible à mon gout.

    Comment ça, trop faible à son gout ?! Je suis paysan peut être, niveau 14, peut être aussi, mais je ne suis pas faible !!! Il me regarda, ayant comprit mes pensées, et continua.

    -Tu veux rejoindre ton ami ? Dans le cachot ? Ou préfères-tu fuir ? Je te laisse le choix Inorays, ne le gâche pas !

    Je m’exclamais. Lui, laissez le choix ?! Il devait vraiment être de bonne humeur aujourd’hui ! Mon choix était de libérer Solène et Tolarys, pas de m’enfuir comme un simple trouillard qui a peur de la mort.

    - Emmenez-moi !

     

    Julie arriva devant la porte et frappa. Personne, aucun bruit. Elle fit le tour de la maison et trouva une fenêtre à moitié ouvert. Elle entra par la fenêtre et la referma. Julie venait d’atterrir dans la cuisine. Après avoir monté les escaliers, elle entra dans la chambre de Solène. Il n’y avait toujours personne ! Elle regarda l’ordinateur qui était allumé, s’en approcha et fixa l’icône du jeu  World Darkness. L’envie d’y jouer la prit. Elle cliqua sur l’icone de jeu. L’écran devint noir et un bouton commencer s’afficha…

    -Mais… Solène n’avait pas commencé une partie ? Peut être l’a-t-elle supprimée ? Oh… Elle ne m’en voudra pas si je commence une partie…

    Elle cliqua sur commencer. L’ordinateur vibra… Julie commençait à avoir des picotements partout.

    -Oh mais… J’ai des fourmis sur tout le corps… J’espère que c’est normal que l’ordinateur fasse un bruit comme ça ! Je n’aimerais pas l’endommager…

    Enfin, le bruit et les picotements cessèrent. Julie se soulagea de voir qu’elle pouvait enfin commencer à jouer. Son personnage était comme elle… Cheveux mi-longs blonds, yeux verts mais avec des habits de paysans.

    -Bond sang… Mais c’est trop génial !!! Il me ressemble comme deux gouttes d’eau… Bon… Comment on le déplace ?

    Elle appuya sur toutes les touches du clavier en vain. Enfin, après quelques minutes de réflexions, elle avança son personnage avec la souris. Soudain, la voix rauque mais rassurante retentit.

    Bonjour à toi, nouvelle combattante de World darkness ! Je m’appelle Péraulas, je suis le chef de la tribu des Inorays, ta tribu ! Je suis là pour t’expliquer ta mission et donc, pour t’apprendre à jouer…

    -Ho c’est bon, je n’ai pas besoin de mode d’emplois ! Héhé, super ce jeu ! Les personnages parlent vraiment.

    Péraulas apparut enfin, avec sa longue cape jaune et sa tunique blanche. Mais, même s’il avait le sourire aux lèvres, son regard était assez sévère… C’était normal, vu qu’une nouvelle guerrière refusait que son chef l’aide… Mais elle, ne savait pas !

    -Vous en êtes certaine ?

    -Hahaha lol, il me répond en plus !!! Quel superbe jeu ! Oui j’en suis certaine ! Hahaha, si Solène le savait…

    Le chef fit une drôle de tête… Solène n’était pas un nom inconnu pour lui mais… Cette fille était folle et insolente ! Il n’y avait plus d’entraineur à disposition… Ils étaient tous pris ! Tolarys aurait pu la prendre aussi mais il a disparut… Pélauras regarda Julie assez longtemps avant de déclarer :

    -C’est moi qui sera ton entraineur !

    -Oh chouette… Moi je ne voulais pas un vieux comme entraineur…

    Là, Pélauras se fâcha. Lui, vieux ?! Cette fille devait vraiment manquer de respect. Ca lui fera du bien d’avoir le chef des Inorays comme entraineur.

    Je me réveille lentement grâce aux rayons du soleil qui ont pénétrés dans la petite chambre. Je commence à m’habituer à être réveillé dans ce jeu ! Même que j’ai de moins en moins envie de retourner dans mon monde. Je suis bien ici, en compagnie d’Élarios ! Mais je m’inquiète surtout pour Tolarys et Éralius ! Où sont’ ils ? Sont’ ils encore vivant ? Mais Tolarys s’est fait attrapé… Alors il doit être ici, dans ce château ! Il faut absolument que je me renseigne ! Je ne le laisserais pas se faire tuer, il est comme un frère pour moi. Faut’ il que je sorte mon épée ? Mais justement, je n’ai plus d’épée ! J’ai du la perdre quand je me suis changé pour mettre la tenue d’Altirys ! Je ne sais plus ce que je dois faire. Soudain, j’entendis un énorme grincement de porte, suivit d’un vacarme de dehors. C’est vrais que j’étais dans une chambre, près de la porte d’entré. Un claquement de porte retentit. Le vacarme cessa mais la curiosité me poussa à vouloir sortir de la chambre. Qui était entré ? Je ne pouvais rien faire mise à part écouter. J’entendais des frottements de chaines, des bruits de pas et…Des voix ! Dont deux que je reconnaissais parfaitement ! Élarios et Éralius !!! Alors lui aussi, il s’était fait attrapé ?! Il fallait que j’en sois certaine. Je ne pouvais pas le laisser comme ça, se faire emmener ! Mais au moment où j’allais avoir le courage d’ouvrir la porte… Elarios rentra dans la chambre. De rage, je lui sautai dessus.

    -Pourquoi tu l’as attrapé ?! Relâche-le !!! Relâche le je te dis !!!

    -Calme toi ma jolie ! (Il me prit les bras et me plaqua contre le lit) Ce n’est pas de ma faute s’il a préféré la prison à la liberté !

    -Tu allais le libérer… Je ne te crois pas !!!

    Il sourit narquoisement. Je n’aimais pas ça… Je sentais que ça finirait mal…

    -J’ai une pitié pour les personnes faibles… Faibles comme lui… Comme toi !

    -Toi pitié de moi ?! Laisse-moi rire !!!

    J’éclatais de rire. Même si je m’y forçais, je rigolais ! Mais à ce moment là, une lame vint frôler mon coup. Serait‘ ce la fin ? J’étais allée trop loin ! Mon corps se mit à trembler… Non ! Elarios n’oserait jamais me tuer. Il m’a avoué qu’il m’aimait… Mais il préféra me jeter :

    -Si je n’avais pas eu pitié de toi, tu serais déjà morte !

    -Mais… Je…

    Il ne me laissa pas continuer ! Je sentais le pire…

    -En fait Solène, je ne t’aime pas ! Tout cela était inventé pour que tu puisses me livrer ton secret !

    Alors là… J’étais choquée et au bord des larmes ! Il ne m’aimait pas ! Ce qu’il voulait c’était…

    -Mais… Quel secret ?

    Serait’ ce encore l’histoire de mon code de triche ? Ils n’avaient pas laissés tombés en tout cas.

    -Voyons Solène ! Tu sais très bien ! Mais puisque la manière douce n’a pas marchée, faisons à la manière forte !

    -Élarios…

    Cette fois, j’éclatais en sanglots. Je ne sais pas si c’était de la peur ou de la tristesse… Mais je savais quand même que ma fin était proche si je ne lui révélais rien ! Il me regardait attendant une réponse mais savait que je ne le lui dirais pas.

    -Pourquoi ne veux-tu pas me le dire ?

    -A quoi ça sert de vous dire une si petite chose…

    Il me regarda plus tendrement qu’avant. Comme si ma réponse était absurde mais intéressante.

    -Nous savons que tu n’as pas qu’une seule petite chose ! Nous pensons que tu caches d’autres secrets. Allons Solène, qu’est ce qu’il pourrait t’arriver de pire.

    Je n’eus même pas le temps de réfléchir aux conséquences de ma réponse. Elle était si évidente…

    -Le pire qui puisse m’arriver est de rester coincé dans ce jeu !

    Je sursautais mais me calma. Il n’avait pas compris. Je rajoutai vite.

    -Laisse tomber ! Oublis ce que j’ai dis !

    Il rangea son épée dans son fourreau. Mais ne me quitta pas du regard.

    -Serait ‘ce un message codé ?

    Je soupirai. Mais il fallait mieux qu’il le comprenne comme ça.

    -Si tu veux…

    -Tu es bien plus mystérieuse qu’on ne l’imaginait. (Il me prit le bras et m’emmena vers la porte.) Puisque c’est comme ça, je n’ai pas d’autres choix que de livrer à notre roi !

    Je commençais à avoir peur. Mais pourtant je croyais qu’il m’avait déjà livré ?!

    -Je… Mais alors… Pourquoi ne m’y as-tu pas emmené directement ?

    Il ricana.

    -Il fallait que je gagne ta confiance ! Si je ne l’avais pas eu, je n’aurais jamais pu t’emmener dans ce château !

    -Mais pourquoi m’avoir menti ?! Pourquoi m’avoir fais croire que tu m’aimais ?! Tu… TU ES UN MONSTRE !!!

    Je lui faisais comprendre que j’étais pire qu’en colère ! J’étais déçu, vexée et aux bords des larmes. Je crus voir dans ses yeux, un reflet de désolation. Il ne répondit pas tout de suite mais ouvrit la porte et me tira, malgré moi, vers l’autre grande porte au bout du couloir ! Il frappa et attendit qu’on lui accorde le droit d’entrer. Mon cœur battait… Qu’allait’ il se passer cette fois ? Avant d’entrer, Élarios me chuchota dans l’oreille.

    -Tu connais les règles, non ? La première est de ne jamais faire confiance à son propre ennemi !

    Je lui lançais un regard furieux.

     Il ouvrit la porte. Je reconnaissais bien cette salle sombre, à peine éclairée ! Il n’y avait pas beaucoup d’Altirys. Juste quelques gardes qui protégeaient leur chef. Elarios me poussa vers celui-ci et m’obligea à me baisser, comme signe de respect. Le chef des Altirys nous regarda en ricanant.

    -Tien tien, que me vaut cette petite visite ?

     

    Des gardes poussèrent Eralius jusque dans une cellule. Il faisait noir. La seule lumière provenait des petites bougies et des torches accrochées aux murs de pierres. Dans la cellule, un homme était enchainé au mur. Il poussa un cri d’exclamation dès qu’il aperçut Eralius et essaya de bouger mais en vain. Les gardes mirent le nouveau prisonnier dans la cellule et l’attachèrent, avec des chaines, à coté de l’autre homme. Quand ils furent partis, celui-ci regarda Eralius.

    -Qu’est ce que tu fiche là ?! Ils ont réussi à t’attraper ?

    -Non, c’est moi qui me suis laissé attraper…

    - Quoi ?! Mais tu es fou !!! Pourquoi tu as fait ça ?!

    -Pour retrouver Solène… Ils l’ont tué ?!

    -Pour retrouver So… Mais tu es fou !!! Elle n’est même pas en prison ! Les Altirys essais de gagner sa confiance !

    -Comment  ?! Mais… Tolarys, je n’ai pas trop compris…

    Tolarys soupira. Il regarda Éralius d’un air désespéré. Il lui expliqua le plan monté par les Altirys pour faire parler Solène au sujet de sa feuille d’astuce…

    -Ils pourraient la torturer… Pire, la tuer !

    Eralius n’en croyait pas ses yeux. Il s’était fait attrapé… Pour rien ?!

     

    Je gardais tête baissée, n’osant plus lever les yeux. A quoi bon puisque j’ai été trahi. J’aurais du le savoir ! J’aurais dû savoir qu’Elarios me manipulait !!! Pourtant il avait vraiment l’air sincère des fois ! J’eus tout de même le réflexe de regardait Elarios. Celui-ci regardait le chef des Altirys. Il s’approcha de lui, sans avoir une démarche respectueuse. Il lui murmura une phrase incompréhensible, puis, se tourna vers moi avec un regard méprisant. Le chef des Altirys se leva de son ’’trône’’ puis dit avec une voix assez basse mais en même temps assez forte pour que je l’entende.

    -Comme on se retrouve ! Je suis content de te revoir mais très mécontent de savoir que mon plan n’a pas fonctionnait comme je le voulais. Sais tu qu’il n’y a plus personne pour te protéger maintenant ? (il ne me laissa pas le temps de répondre ou de protester) Ils sont tous au cachot !!! (Il rigola avec ce qu’on appellerait ’’Un rire diabolique’’ ! ) Mais bon, passons ! Tu sais très bien ce que je veux. Tu as eu la chance de t’enfuir la dernière fois ! Ce qui t’attends, tu le sais très bien ! Mais tu peux y échapper à une seule condition. Et cette condition, tu devrais aussi le savoir ! Je te laisse trois minutes pour répondre ! Si tu ne réponds pas durant tout ce temps, je serais dans le regret de te dire qu’un seul mot. Adieu !

    Il me fallut quelques secondes pour avoir compris tout ce qu’il disait. La mort ou la vie. Evidemment, si l’ont vous posez cette question, vous choisiriez la vie. Moi-même je l’aurais choisie ou plutôt, je vais la choisir. Mais il me fallut quelques secondes de plus pour me rappeler que dans mes astuces, il y avait des ’’codes’’ et que pour les faire, il fallait un clavier ! Et malheureusement, je n’avais plus de clavier ! Quel malheur que d’avoir oublié le deuxième cœur du jeu !

     

    Julie continuait de s’amuser sur ce qu’elle croyait être un jeu. Elle ne savait pas que dans ce jeu, était retenue prisonnière sa meilleure amie ! Elle continuait de monter en niveau en faisant des quêtes, en tuant des monstres, en aidant les habitants… Son niveau était arrivé au miraculeux chiffre ’’5’’ ! Bien sûr, il lui avait fallut l’aide du ’’vieillard qui parle !’’ Mais tous ses efforts n’étaient pas arrivés en vain ! Julie emmena son personnage au point de rendez vous pour l’entrainement. C’était dans un bout de forêt, entre la frontière des Inorays et des Altirys. Dans ce coin, ils n’avaient que très peu de chance qu’on les attaques et donc, ils étaient bien cachés ! Tout se passait bien pour l’instant, même si Péraulas avait eu tout de même du mal à entrainer sa protégée. Julie n’arriva pas tout de suite au rendez vous. En chemin, elle rencontra un homme qui devait avoir une vingtaine d’années. Celui-ci l’avait arrêtée, l’empêchant d’aller plus loin. Julie s’énerva et dit à voix haute (elle était habituée à ce que les personnages l’entendent) :

    -hey pousses toi ! Tu ne vois pas que tu gènes ? !!

    L’homme la regarda droit dans les yeux avec un air qui avait l’air de la supplier.

    -Tu connais quelqu’un du nom de Péraulas ? Je… J’aimerais le voir pour une affaire personnelle !

    -Qui ? Le vieux ?

    L’homme ne la comprit pas tout de suite.

    -Heu… Oui… Peut être !

    -Bah oui je le connais ! Il me fait croire que c’est mon entraineur… Dis, tu t’appelles comment ? Moi, c’est Julie (Elle croyait que c’était un jeu multi-joueurs)

    L’homme la regarda bizarrement ! Il hésita un moment avant de répondre :

    -Je m’appelle Pierre… Mais ne le dis à personne surtout !

     

    Elarios essayait, de toutes les forces de son corps, de se libérer des chaines qui le plaquaient contre le mur sombre et poussiéreux de la cellule. Tolarys avait beau essayer de le calmer mais en vain. Le paysan ne s’inquiéter pas de ce qu’il pouvait lui arriver. Il s’inquiétait surtout sur ce qu’il pouvait arriver à Solène. Si elle était carrément prisonnière avec ce fanatique de chevalier Altirys ! Il ne cessait de cracher sa colère et son désespoir. Il hurlait, horripilé. Il avait réfléchi comme un crédule et avait trop fait confiance à lui-même pour s’être lancé dans le piège… Alors qu’il aurait pu la sauver autrement ! Un Altirys s’avança vers eux, prit une clé puis ouvrit la cellule. Il entra et s’approcha des deux prisonniers. Deux autres Altirys le  rejoignirent quelques instants après.

    -Vous allez nous suivre calmement et arrêter de crier pour rien ! Personne ne peut venir à votre secours ici ! (Il rigola)

    Deux des trois Altirys les détachèrent pour ensuite leur ligoter les mains derrière le dos. Elarios, qui venait de comprendre qu’il allait peut être voir Solène, se calma. Tolarys guettait avec la plus grande méfiance, sachant qu’un faux pas leur coûterait la vie…

     

    J’étais toujours devant le chef des Altirys. Je savais que maintenant, je ne pourrais pas m’échapper. Ils voudront à tout prix me faire avouer… Hélas même si je voulais tout leur révéler, je ne pouvais pas… Je ne suis même pas sûr que le mage le plus puissant de ce monde comprenne le mot ’’clavier’’. Que me restait’ il donc à faire ? Attendre ou… Je n’avais pas le choix. Il fallait que j’attende. Il fallait que je laisse faire mon destin. Je n’avais juste qu’à regarder l’Altirys avec la longue cape noire. Celui-ci me regardait, impatient. Il me restait plus que quelques minutes à vivre… Si seulement je n’avais pas écouté Julie… Si seulement je n’étais pas entré dans ce magasin… Si seulement j’avais résisté à la tentation de jouer à ce maudit jeu… Alors ne serais jamais là où je suis… Je ne serais pas devant un homme que je n’aurais jamais dû connaitre, en attendant ma mort ! Je me permis tout de même de jeter un œil tout autour de moi. Quelques gardes me regardaient eux aussi impatient que je dévoile mes secrets. Je fixai maintenant Elarios. En pensant qu’il pouvait m’aider… Celui-ci me rendit un regard mystérieux, rempli de peur, d’angoisse et de curiosité. Avait’ il peur que je ne dise rien durant les trois minutes ? Avait’ il peur de ma mort ? Non, c’était malheureusement impossible. Il m’avait trahi et là était son erreur. Plus jamais je ne pourrais le regarder comme le premier jour de notre rencontre. Je l’aimais toujours mais le détestais en même temps. Je voulais le haïr de toutes mes forces mais n’y arrivais pas. Il y avait toujours ce mur qui m’en empêchait. Ce mur invisible et pourtant infranchissable. Je crois que je ne cesserais de l’aimer !

     

    Le personnage de Julie arriva au point de rendez vous avec Pierre. Péraulas l’attendait mais fut assez surpris en dévisageant l’inconnu.

    -Julie, qui est’ ce ?

    Pierre fixait le vieux chef des Inorays. Il hésita un moment avant de se souvenir des règles. Il se baissa, en faisant une sorte  de révérence très mal faite… Comme s’il ne savait pas les faire…

    -Je m’appelle Pierre ! Je suis chevalier Inorays niveau 18 !

    -Niveau 18 ? Tu es en âge d’être entraineur alors ? Comment cela se fait’ il que je ne t’ai encore jamais vu ?

    Pierre haussa les épaules. Péraulas avait une petite idée en tête. Il voulait vraiment trouver un entraineur pour Julie ! Celle-ci les regarda tout les deux. Pierre finit par dire…

    -J’aimerais parler avec vous en privé !

    Il regarda tout autour de lui, sûr d’être suivit ! Péraulas le regarda avec un grand sourire. Il était sûr qu’il n’aurait plus besoin d’entrainer Julie et accepta de parler en privé avec lui.

    -Bien ! Allons dans mon château alors ! Julie, accompagne nous jusqu’au village !

    Pierre ne pu s’empêcher un petit souffle de désespoir. Comme s’il espérait se retrouver seul avec Péraulas ! Tout son plan venait de tomber à l’eau. Qu’allait’ il inventer maintenant ? Il regarda Julie puis repensa à la phrase du chef des Inorays. Il pouvait devenir entraineur ? Peut’ être que cette fille pourrait être son apprentie ? Pierre savait que Péraulas cherchait un nouvel entraineur ! Il en apprendrait sûrement plus avec cette fille et pourrait s’approcher du chef sans trop de difficulté ! Son nouveau plan venait donc d’être établit.

     

    Eralius suivait les Altirys, suivit de Tolarys. Il avait une soudaine impression qu’on ne les emmenait pas vers Solène. C’est vrai que ça aurait été trop beau pour être vrais ! Tolarys ne se débattais pas. Il venait d’être soumis. Soumis à sa propre destinée ! Celle de mourir en voulant sauver une apprentie… Ils se dirigèrent vers la grande porte de bois et s’arrêtèrent soudainement. L’un des gardes Altirys regarda les deux prisonniers d’un regard sombre et méfiant. Il sortit discrètement son épée et la pointa vers Tolarys. Celui-ci ne réagissait pas. Il savait qu’on allait le tuer, et c’est ce qu’il l’avait soumis. Elarios essayait de se débattre en vain. Les chaines étaient plus solides qu’il ne le pensait. Le garde ricana.

    -Pourquoi ne réagis tu pas ? J’ai faillis te tuer tu sais ? A part si c’est ce que tu veux… Dans ce cas, je peux exaucer ton vœu !

    Tolarys leva la tête. Il lui lança un regard ténébreux. Prêt à le défier. Soudain, il tourna la tête vers la porte… Il avait crû entendre… Solène !!!

     

    Je regardais le chef des Altirys ! En voyant le temps passer, je me décidais enfin à lui jeter de toute mon âme :

    -JE NE VOUS DIRAIS RIEN !!!!!

    Le chef me regarda, surpris.

    -Tu ne voudrais quand même pas mourir si tôt voyons ? Mais bon… Le temps vient de s’écouler de toute façon !

    -Je m’en moque de mourir ! Si vous me tuer, vous ne saurez jamais rien !

    Le chef des Altirys ricana… Il avait tout prévu !

    -Mais même si ce n’est pas toi qui meurs, alors se sera lui !

    A la fin de sa phrase, la grande porte de bois s’ouvrit. Trois gardes Altirys retenaient prisonnier Tolarys et Éralius J’ émis un cri de frayeur et de soulagement ! Ils n’étaient pas morts… Pour l’instant… Elarios, me regarda et se débattit de plus belle ! Le chef des Altirys dévisagea Eralius, puis, se tourna vers Elarios.

    -Il devait y en avoir qu’un ! Peux tu m’expliquer ce que fiche l’autre ici ?!

    Elarios sourit.

    -Je ne pense pas que Solène aimerait faire… Deux morts !

    Le chef ne répondit pas. Il ne fit qu’acquiescer et me regarda… L’angoisse me prit…

    -Tu ne veux toujours pas parler ?

    J’étais planté là, sans savoir que faire… Crier ne serait pas la bonne solution, pleurer non plus… J’attendais, mais tout en sachant qui si j’attendais longtemps, je ne verrais plus jamais ni Eralius ni Tolarys… J’aurais tellement aimé que Julie soit là ! Elle, avait toujours un plan en réserve… Elle, savait quoi faire !

     

    Julie attendait, devant son ordi, que les deux vieillots aillent finis de discuter. Elle ne savait pas que des ’’salon de tchat privé’’ existaient dans ce jeu… Elle décida d’emmener son personnage dans une maison qui était en fait la sienne puis descendit de l’étage. Elle se dit que si elle prenait une petite brioche et un peu de Nutella, Solène ne lui en voudra pas…  Julie prit son gouter et remonta à l’étage. Elle posa la brioche, le pot de pate à tartiner et la cuillère sur le bureau et commença à croquer dans la petite viennoiserie. Enfin, elle prit son personnage et quitta la demeure pour aller rejoindre le château et voir si les deux hommes avaient fini de discuter. Elle n’avait même pas pu faire son entrainement ! Péraulas aurai dû lui apprendre la magie aujourd’hui même !!! Julie était un peu déçu mais se dit que quand il aurait finit, son entraineur lui apprendra ce qu’elle avait voulu.

    Son personnage arriva devant le château en même temps que Péraulas et Pierre en sortirent. Péraulas sourit. Il paraissait vraiment très heureux. Pierre, lui, restait discret… Comme si quelque chose l’angoissait… Le vieux chef s’approcha du personnage de Julie et lui toucha l’épaule. Julie sursauta, elle avait, elle aussi, crût qu’on la touchait ! Elle se retourna, personne… Devenait’ elle folle ?

    -Julie, je te présente Pierre. Tu le connais déjà, non ? Bref, désormais, se sera lui ton entraineur ! Moi je suis un chef et je me fais vieux… Je n’ai plus l’âge d’entrainer des apprentis ! Voilà, je vous laisse faire plus ample connaissance !

    Pierre n’avait pas l’air d’être heureux de s’occuper du personnage de Julie. Il ne sourit pas mais fit l’effort de la rejoindre et d’échanger quelques mots… Il lui proposa d’aller manger. Julie rigola et rougit. Pierre l’invitait à manger !!! Sans réfléchir, elle lui demanda :

    -Quand ? Et à quel endroit ?

    Pierre fut surprit de la question. Il répondit cependant :

    -Bah… Maintenant ! Quand veux-tu manger toi ?

    -Heu… Je ne sais pas ! Demain au plus tôt ! Enfin… On se rejoint quand ?

    Là, Pierre fronça les sourcils. Il n’était pas très sûr d’avoir compris. Cette gamine était plus folle qu’il ne le pensait… Elle risquait de le retarder sur sa mission !

    -Voyons… Nous venons de nous rejoindre ! Enfin… Allez suis moi, on va manger !

    Julie éclata de rire. Mais elle venait de savoir…

    -On peut même manger ici ? Mais ce jeu est trop cool !!!!

    A ces mots, Pierre sursauta et regarda Julie en la dévisageant.

    -Alors toi aussi tu viens de l’autre monde ?!

     

    Je savais bien que je n’avais pas le choix. Maintenant, ce n’était pas ma mort qu’ils allaient me donner… C’était la mort de Tolarys et d’Élarios ! Que faire… J’étais perdu… Je regardais, désolée, mes deux compagnons… Ils me rendirent un regard suppliant pour me faire comprendre de ne rien dévoiler. Il fallait que je rentre chez moi, je ne pouvais plus supporter ce jeu !!! Je ne voulais pas voir la mort d’Elarios et de Tolarys sous mes yeux !!! Je me rappelais soudainement ce qu’il fallait que je cherche… Celui dont j’avais besoin pour rentrer chez moi. Ce mage Altirys…

    -Avant de vous livrer un seul secret, je veux voir le mage nommé Romulus !!!

    Le chef, surprit, ouvrit de grands yeux et me regarda attentivement. Elarios me dévisagea alors que Tolarys et Eralius se souvenaient aussi qu’il fallait que je voie ce mage…

    - Pourquoi veux-tu le voir ?! (Il ricana)

    Sans qu’on me laisse dire quoi que se soit, la grande porte de bois s’ouvrit lentement. Un très vieil homme entra. Il avait de long cheveux blanc et des yeux bleus très clairs. Il me rappelait vaguement quelqu’un… Quelqu’un que je devais avoir vu avant d’atterrir dans ce monde… Cette personne me contempla des pieds à la tête avec un sourire vainqueur… Comme s’il avait réussit quelque chose… Il regarda le chef et lui dit d’une voix rauque :

    -M’a-t-on appelé ? (il fit semblant de sursauter à ma vue) Ho ! Mais qui vois’ je ? (il se calma mais me lança un sourire narquois qui m’angoissa) Ne serait’ ce pas la petite Solène ? (il se tourna vers le chef) Monseigneur, puis’ je avoir votre accord pour l’emmener ? Nous avons des tas de choses à nous dire !

    Le chef des Altirys semblait un peu perdu et énervé. Il ne pourra donc jamais faire cracher la vérité à Solène ?!

    -Comment cela se fait’ il que vous vous connaissiez ?!

    Le mage sourit diaboliquement.

    -Affaire personnel monseigneur ! Donnez-moi votre accord s’il vous plait !

    Le chef prit un moment de réflexion puis se décida enfin.

    -Accordé ! A condition que tu me la rendes juste après !

    -Je vous la rendrai !

    Tolarys et Eralius furent soulagés. Il savait que je  serais en sécurité avec le mage et, avec un peu de chance, il pensait que je pourrais rentrer dans son monde. Eralius fut soudainement rempli de tristesse. Si je partais, il ne me reverrait jamais… Il savait que quand je serais chez moi, je ne rejouerais plus jamais à ce jeu monstrueux. Il savait que je le jetterais à la poubelle. Il ne fit rien mis à part me regarder partir avec le mage des Altirys… Moi aussi je pensais à tout ça. Mais j’avais comme un pressentiment…. Un très mauvais pressentiment. Je voyais dans le regard du mage, beaucoup de mépris, comme s’il s’était attendu à tout ça… Comme si c’était en fait un piège et que j’étais tombée dedans sans m’en rendre compte…